« Vous êtes belge ? »
C’est ce qu’une dame , une française, m’a dit , il y a bien longtemps, alors que j’étais dans un club de vacances, assis à table, à me présenter… son voisin de table avait enchainé sur un ton goguenard « Marie, vous êtes dure »
A l’époque, j’ai hésité à foutre ma main dans la figure … aujourd’hui, il me plait à lire et relire l’histoire de la vie de certains illustres compatriotes. Et quand je lis leur histoire, j’ai envie de partager ces anecdotes à un public belge car parmi nos défauts de belge, nous manquons souvent d’ambition, de rêves…. Et il est rafraichissant de se rappeler qu’il faut oser rêver.
Le premier Datacenter au monde
Pour mémoire, la mission originale de Google était de créer la plus grande bibliothèque du monde… mais bien avant Google, il y a eu ce belge et son rêve. Pour lui, la connaissance était un élément fondateur de la paix dans le monde. Ce belge s’appelait Paul Otlet, et son travail a consisté à cartographier l’ensemble des connaissances contenus dans tous les livres et ouvrages publiés depuis l’invention de l’imprimerie. 18 millions de fiches, 15.000 tiroirs, 100 salles… c’était le premier datacenter au monde et il était situé au Parc du Cinquantenaire. Chaque citoyen pouvait le consulter et pouvait faire des recherches par courrier et par téléphone. Sur la photo, on peut y voir le personnel allant chercher les informations dans les tiroirs. Le journal « Le Monde » baptisera ce projet le « Google du papier »
La vision prospective de Otlet fut telle, qu’il imagina Internet , bien avant sa création
« On peut imaginer le télescope électrique, permettant de lire de chez soi des livres exposés dans la salle teleg des grandes bibliothèques, aux pages demandées d’avance. Ce sera le livre téléphoté6. »
« Ici, la Table de Travail n’est plus chargée d’aucun livre. À leur place se dresse un écran et à portée un téléphone. Là-bas, au loin, dans un édifice immense, sont tous les livres et tous les renseignements, avec tout l’espace que requiert leur enregistrement et leur manutention, […] De là, on fait apparaître sur l’écran la page à lire pour connaître la question posée par téléphone avec ou sans fil. Un écran serait double, quadruple ou décuple s’il s’agissait de multiplier les textes et les documents à confronter simultanément ; il y aurait un haut parleur si la vue devrait être aidée par une audition. Une telle hypothèse, un Wells certes l’aimerait. Utopie aujourd’hui parce qu’elle n’existe encore nulle part, mais elle pourrait bien devenir la réalité de demain pourvu que se perfectionnent encore nos méthodes et notre instrumentation7. » : source Wikipédia
Le smartphone ? encore Otlet
Encore plus édifiant, Paul Otlet décrit en 1906, dans la brochure « les aspects du livre » le smartphone. « A l’avenir, la téléphonie se fera sans fil, à l’instar de la télégraphie. Ensuite – et qui pourrait nous empêcher d’y croire – nous connaitrons une nouvelle transformation du livre. Chacun d’entre nous aura dans sa poche un petit récepteur. En tournant le bouton, nous pourrons nous aligner sur la fréquence de chaque émetteur.
Le like ? et oui, c’est Otlet
Et ce ne fut pas tout.. Otlet a même prédit le « like » de Facebook en avançant l’idée que les gens partageraient des informations et s’applaudiraient mutuellement.